Béland, Claude (2000).

(2000). Éthique et spiritualité dans le mouvement coopératif du système bancaire, dans T.C. Pauchant et Collaborateurs, Pour un management éthique et spirituel. Défis, cas, outils et questions, Montréal, Éditions Fides, Presses HEC, p. 125-136.

Dans ce chapitre, Claude Béland, président d'une institution financière importante, présente une philosophie et un design organisationnel qui favorise l'éthique et la spiritualité.

À titre de président du mouvement Desjardins qui emploie plus de 40 000 personnes et gère un actif financier de plus de 70 milliards de dollars, il décrit l'esprit du mouvement coopératif comme un "projet de société", retrace l'histoire du Mouvement Desjardins à travers celle de son fondateur, Alphonse Desjardins, résume les mutations récentes qui vont à l'encontre des valeurs du mouvement coopératif et donne des exemples précis sur comment son institution a dû s'adapter à la réalité dominante de l'économie de marché. En conclusion, Monsieur Béland explique les raisons pour lesquelles, d'après lui, le mouvement coopératif est un gage d'avenir dans un monde en "quête de sens" et plaide pour l'éducation à la citoyenneté, à la démocratie, à la responsabilité et à la solidarité afin d'humaniser l'économie et la société.

Exemple "d'entreprise évolutive" décrite par Ian I. Mitroff (voir le chapitre 2), le mouvement Desjardins a réussi à enraciner son origine chrétienne dans le mouvement coopératif et à prospérer dans une industrie gouvernée par d'autres valeurs. Ces deux victoires lui valent de nombreuses critiques : Certains lui reprochent de n'être pas assez capitaliste et de manquer d'efficacité et de rentabilité, alors que d'autres l'accusent d'avoir "vendu son âme" et de trop transiger avec le monde capitaliste . Et pourtant, comme s'est expliqué lui-même Claude Béland dans un livre récent , le mouvement Desjardins a préservé sa flamme coopérative. Encore aujourd'hui, d'importantes décisions sont prises par 14 000 personnes suivant le principe "une personne, un vote" et Desjardins fut l'une des rares institutions financières qui s'est opposée récemment aux fusions des banques canadiennes. Faire partie du monde dominant, tout en offrant une alternative, est le paradoxe managérial discuté dans ce chapitre par Monsieur Béland.

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